Archive pour avril 2018
Rembrandt ressuscité
Une peinture « inventée » et imprimée en 3D de Rembrandt van Rijn
Réalisation :
Un portrait inédit (!) dans le style du maître hollandais a été imprimé en 3D grâce à un programme informatique. C’est la collaboration entre science, data et art.
300 peintures du peintre ont été scannées en HD et 3D, puis analysées.
Le programme a dressé le portrait-robot d’un sujet type. C’est le portrait en trois-quarts droit d’un homme blanc d’une quarantaine d’années vêtu de noir, portant barbe, chapeau et col blanc. Le programme a analysé l’espacement des yeux, la position du nez, la forme des visages…
Impression :
Le programme réalise une carte avec les épaisseurs des zones du tableau.
Puis 13 couches sont imprimées avec l’encre spéciale d’une imprimante 3D afin d’obtenir le relief que l’on trouve dans les toiles. Le résultat est une toile étonnante de 148 millions de pixels.
Conclusions :
Intéressant ? Simplement cocasse ? Suffit-il de dire que ce n’est pas de l’art… humain ?
Il n’empêche, c’est un beau portrait, bien qu’il n’y ait pas les mains (présentes une fois sur deux dans ses portraits) et qu’il faudrait voir l’original bien éclairé.
L’art peut-il parfois collaborer avec les techniques et données numériques ?
La connaissance culturelle des œuvres va-t-elle exploser et remettre en question les compétences des experts ? N’exagérons rien.
Les faussaires vont-il se retrouver sans travail ?
Qu’en sera-t-il des expertises si la toile est présentée comme un vrai ? L’analyse des matériaux de la toile et de la « peinture » de l’imprimante, ainsi que l’agrandissement fort d’un détail suffiront.
Que ce soit par conviction ou formalisme, il faut annoncer aussi que c’est un hommage au peintre.
On est dans la moyenne de données analysées, donc dans une œuvre consensuelle crédible très efficace… mais sans surprise. Pour obtenir un résultat « universel », la progressivité de la démarche de l’artiste dans le temps n’est pas forcément prise en compte.
Remarque : Google et son intelligence artificielle Deepdream ont créé un mouvement artistique, l’Inceptionnisme qui utilise les systèmes de reconnaissance d’images.
Que faire de ces œuvres « nouvelles » ? L’avenir nous le dira !
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Les imprimantes 3D ne servent à rien le plus souvent pour un particulier, au minimum pour cause de programmation difficile ou inadaptée.
A quand l’imprimante qui imprimerait en douceur dans la tête de bonnes choses ?
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Conversation sur la conservation des aquarelles
La bonne conservation des couleurs d’aquarelles est un sujet récurrent… et une question qui trouble le sommeil de certains aquarellistes.
La conservation des couleurs à la lumière n’est en effet pas toujours évidente : tirages papier photo, surfaces peintes de toute sorte…
Les musées savent bien cela et évitent les expositions permanentes d’aquarelle fragiles de grande valeur, donc en contact avec la lumière.
– Il est vrai que la résistance à la lumière (différentes longueurs d’onde de rayonnement) d’une aquarelle de qualité est légèrement moindre qu’une huile ou une acrylique de qualité… si les principes de la peinture sont respectés (Escroquerie des « secrets de Venise » ; Huiles et aquarelles de Turner avec des combinaisons mixtes de compositions (rehauts de gouache, tabac, bière…).
Beaucoup de fantasmes sur les simples UV… qui sont habituellement filtrés par une simple vitre de fenêtre et (ou) un sous-verre de l’oeuvre exposée. Mais il y a aussi les autres longueurs d’onde.
– La résistance à la lumière dépend des pigments, des liants et de la chimie éventuellement associée… ou ajoutée (gros sel de cuisine, liquide vaisselle, fiel de bœuf…). Elle dépend aussi du support et de l’environnement : humidité, température, lumière…
– Inutile de chercher la perfection, de rouler en Rolls neuve… ni en Trabant d’occasion !
Sans aller jusque là, vous pouvez donc vous fournir en godets ou tubes de qualité standard, en évitant tout de même les boîtes pour petits enfants.
– Conservation :
A l’abri de la lumière, en atmosphère sèche (tensions du papier, moisissures, agression de certains pigments…), de 18 à 20°, à plat (si possible), dans des cartons à dessin non acides. De plus, les variations de température sont peu recommandées.
Séparer les aquarelles par des feuilles de papier cristal pour éviter friction et adhérence. Le passe-partout et un papier cristal associé (sans solvants) peuvent aussi suffire, mais le papier aquarelle peint et enfermé ne respire pas assez sur le long terme.
Si les aquarelles sont exposées, éviter l’éclairage direct. Elles doivent être éloignées des sources de chaleur et surtout ne pas être exposées au soleil.
Le choix d’un papier non acide et antifongique est primordial.
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Si vous travaillez correctement avec des peintures et des papiers corrects, avec un bon archivage et sans exposer vos œuvres en permanence à la lumière, vous pouvez espérer une très bonne conservation des couleurs pendant 1 siècle sans restauration nécessaire.
Ah, la durabilité des choses et la vie éternelle !
– Les principales marques d’aquarelles godet, 1/2 godet ou tubes :
(Remarque : l’aquarelle peut aussi se pratiquer avec crayons aquarellables, bâtons aquarellables gras ou cire, encre d’aquarelle, marqueurs d’aquarelle).
Pour les achats de couleurs à l’unité, la plupart des marques proposent des codes de prix et des codes d’opacité-transparence.
Ils donnent aussi des codes de résistance à la lumière. Mais les infos au public ne sont données que par des étoiles ou chiffres approximatifs. Ils sont donnés… par la marque elle-même, de 1 à 2, 1 à 3 ou 1 à 4.
C’est non comparable d’une marque à l’autre.
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L’échelle des laines bleues graduée de 1 à 8 est l’échelle de référence.
En éprouvette, on expose l’encre colorée de chacune des couleurs à une source artificielle de lumière du jour. Puis on compare la décoloration avec des échantillons standardisés de laine.
Quelques marques ne donnent pas de chiffre public de résistance à la lumière et affirment sur leur site que leurs produits sont simplement bons.
D’autres annoncent que leurs couleurs répondent en globalité aux normes de laines bleues de numéro 6 ou 7 par ex. C’est mieux, mais toutes les couleurs d’une gamme ne peuvent avoir la même résistance à la lumière !
Remarque : même si le papier, le pinceau et la peinture ne sont pas sans importance, n’attendez pas trop du matériel pour vous fabriquer des aquarelles réussies à chaque fois. Entre le doute et la confiance en soi !
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Marques actuelles les plus courantes :
– Celles qui n’informent pas par des « codes maison » numérotés ou étoilés de résistance à la lumière :
Blockx, Qor, Gansai Kuretake (japon), Old Holland, Reeves, Lefranc & Bourgeois, Raphaël, Brevilliers (Cretacolor), I love art (Gertaecker)…
– Celles qui informent :
Daler & Rowney, Jaxon, Studio Gerstaecker, Mijetto, Sennelier, Winsor & Newton, Lukas, Horadam, Daniel Smith, Cotman, Schmincke, White Nights…
Aucun classement par qualité dans ces listes.
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