Archive pour novembre 2011
Les techniques (article enfant n° 9)
Il vient un âge où les enfants posent des questions techniques précises sur le dessin et la peinture :
Comment fait-on les ombres ? Je voudrais apprendre à exprimer la profondeur !
Comment faire les proportions exactes ?
Je ne sais pas dessiner les mains !
Ils ne cherchent pas alors à exprimer une chose qui les a émus, ce qui ne s’apprend pas. Ils cherchent plutôt la beauté de la perfection technique.
Ils veulent apprendre le lavis, la perspective, mesurer et reproduire un objet, connaître les proportions et la mécanique du corps humain, faire un dégradé, savoir se servir d’un tire-ligne, dessiner les ombres, faire des grisés à la plume.
Les parents sont très en attente de cela, mais ces techniques sont peut-être moins importantes qu’il n’y paraît car les jeunes les apprendront rapidement plus tard s’ils en ont l’utilité.
Ainsi, on peut apprendre la perspective de notre époque et de notre continent. Mais elle peut s’imaginer autrement :
Certains personnages de l’antiquité romaine avaient une taille en fonction de l’importance qu’ils avaient dans la société.
La perspective chinoise était un dosage de réalisme et de symbolisme : chaque élément conduit à un autre élément. Un homme n’est pas plus grand qu’une montagne, mais il pourra être aussi grand qu’une maison dont la profondeur sera donnée par la direction de la fumée…
Ainsi, la vérité a mille facettes.
« En art, il n’y a qu’une chose qui vaille, celle qu’on ne peut expliquer » – Georges Braque – (voir autres citations sur le Forum de ce site, à Citations).
Mais ce travail répond à des besoins actuels de l’enfant : précision, logique. Il représente aussi un changement d’activité. l’enfant fatigué de créer aime ce travail d’habileté manuelle qui fait parfois appel au raisonnement et à l’observation.
Il retournera peut-être par la suite à des recherches plus personnelles en utilisant ou pas les techniques apprises.
Un grand ennemi est la paresse. Mais cela peut signifier aussi économie de moyens. Ainsi, un scientifique disait : « Les mathématiques sont oeuvre de paresseux ».
Les gammes : couleurs des vagues de la mer ou formes géométriques colorées, lignes ou arabesques tracées au pinceau…
Elles répondent au besoin de changement d’activité, de repos et de travail moins personnel.
La gravure simple : carte à gratter…
Elle répond au besoin de précision des enfants attirés par les lignes, les oppositions de noir et blanc avec les grisés de grattage et les effets de matière par la profondeur du trait.
Les enfants n’ont pas l’idée du dessin préparatoire possible sur une carte. Ils aiment pourtant cela avant une peinture, quand ils ne sont plus tout petits. Ils s’obstinent alors à assurer par un dessin au crayon qui pourtant souvent paralyse le pinceau.
La gravure développe d’autres qualités. L’impossibilité de détailler libère souvent les grands d’un réalisme froid et habile. Ainsi, la netteté du trait gravé oblige à une interprétation.
Les sujets :
Figuratifs : bibliothèque d’images apportées par eux-mêmes ou par le professeur qui seront assemblées ou simplifiées. L’imaginaire ou les objets mémorisés pourront compléter le dessin.
Non figuratifs :
Jeux de lignes qui se rencontrent ou ne se rencontrent pas, qui changent de couleur et qui donnent à la fin des formes imprévues.
Formes géométriques à la règle ou à main levée etc…
Dessins humoristiques : nécessite une certaine maîtrise de soi et le sens des autres qui sont souvent moqueurs devant le résultat non conventionnel.
L’affiche : importance du schéma, de l’idée par l’atteinte de l’autre.
Permet, devant l’objectif souhaité, d’accepter de refaire un dessin plusieurs fois. Bien sûr, il ne faut pas en attendre trop mais la démarche est intéressante.
Les dessins collectifs :
Travail sur de grands formats, par groupes, successivement ou en même temps.
Pour que le résultat soit équilibré, le professeur est souvent obligé d’encadrer la composition en définissant les espaces et en questionnant sur le résultat recherché. Ceci est aux dépends de l’individualité de l’enfant mais l’attrait du travail en commun peut être intéressant.
Une bonne solution : un collage des dessins sur un support collectif.
Le travail final peut agrémenter une exposition par son format et son caractère collectif.
Si quelques règles peuvent être tirées de cet article suite au vécu avec Jacques et Catherine, il faudra peut-être demain les modifier pour Sylvie ou Claude.
D’après les écrits de F. Le Clerc

Les techniques en équilibre (cherchez les symboles de gymnastes) / huile N. Le Clerc
La composition (article enfant n°8)
On peut montrer simplement à l’enfant que son tableau est une surface colorée en équilibre avec des lignes.
– Qu’est-ce qui te plaît et te gène dans ton dessin ? Le bleu ? Pourquoi ?
– T’es-tu vraiment intéressé à ce coin à gauche, ou as-tu fait du remplissage ?
– Quand je regarde ton dessin peint et que je cligne des yeux, je vois surtout cette tache rouge. Est-ce bien la chose la plus importante ?
– Qu’as-tu voulu exprimer ?
La peinture s’exprime par l’équilibre, la visibilité, la compréhension, l’expressivité…ou (et) la propreté.
Mais l’enfant pourra se suffire d’un aspect qui est important pour lui, ou au contraire vouloir jeter un dessin qui a des aspects intéressants mais un élément raté à son sens.
Les critiques sont délicates car composition et expression sont inséparables. Il y a des vides évocateurs et des vides remplis sans conviction qui restent vides.
Les enfants se critiquent très bien eux-mêmes et ont souvent des solutions pour occuper l’espace.
D’après les écrits de F. Le Clerc

Composition d’une image / photo N. Le Clerc
L’artiste : épater la galerie… de peinture, sculpture ?
Il marche dans l’imaginaire.
Il nage si possible dans la liberté, alerte parfois quand un aileron en triangle lui passe sous le nez et navigue dans la poésie sur la grand’mer des cocotiers. Parfois, des requins de passage font de curieux sourires d’enfants pas sages. Il est pareil à chacun éveillé qui prend le temps…, le temps de s’arrêter et d’épiler un peu moins les arêtes du quotidien. Les enfants ont faim et ouvrent le bec de leur avenir, mais quand vas-t-on goûter le chemin qui n’écrase pas les lapins, mais serpente tout de même dans une possible bonne direction ?
Il hume de multiples embruns sucrés mêlés aux larmes salées, câlins et colorés comme des galets mouillés sur un lit de cristal brisé, craquant et brillant.
Le visiteur, le galeriste, le critique d’art ou le collègue lui disent (pas tous !) :
C’est prouvé peu ou prou, pour tenir sur la proue du navire dans la houle, Il faut…
*
– Il faut que tu te recommandes d’un maître du passé.
Il faut que tu te recommandes d’un maître du présent qui t’inspire ou t’expire avant d’en devenir un toi-même, peut-être un napoléon, un dieu de l’Olympe, un Khéops… ou un jongleur de cacahuètes au nez rouge de clown dans un zoo !
– On n’existe que par l’héritage d’apprentissages et de culture ! On pourrait dire aussi que les milliards d’humains du présent et du passé sont tous intéressants. On pourrait dire aussi pour se donner du courage et de l’importance que l’on est moins qu’une goutte évaporée.
– Il faut couper en quatre les cheveux de la provocation, mais avec le geste auguste du faucheur d’autrefois. Peut-être faut-il se transformer en modeste bimbo nue avec des prothèses de seins comme des obus fusées spatiales qui feraient spectacle à travers toute la galaxie. – Il faut que tu sois plus jeune, moins vieux, plus d’ici ou d’ailleurs exotique. – Il faut que l’on reconnaisse ton style sans nécessité de voir ta signature, donc ne pas changer quand tu auras trouvé l’aboutissement de ton style unique.
– Il faut que tu descendes de L. de Vinci ou Rembrandt par ta généalogie pour donner de l’importance à tes créations.
– Il faut que ta personne soit admirée et respectée et que tu fabriques chaque jour une nouvelle philosophie.
*
Il faut, il faut…
Il faux, il faux faucher l’herbe haute des incertitudes…
*
– Tu auras une cour et des réseaux qui agiront pour toi et seront sœur de clientèle. Tes résultats seront la preuve de ton énergie positive exemplaire.
– Il faut poivrer plus et saler moins tes créations.
– Il faut que tu te plaignes pour bien te faire aider : utilise ton enfance difficile, tes soucis, la non reconnaissance de ton talent…
– Il ne faut pas encadrer d’enfants ni de débutants par des cours de dessins pour ne pas être assimilé à eux !!! Laisse cela aux garderies !
*
Il faut, il faut, il faut…
*
– Il faut que tu sois habile commerçant et communiquant séducteur de haut vol, une figure magique à admirer qui tient son imaginaire exprimé dans les toiles par les étoiles du ciel.
Une maîtrise universitaire de communication serait bien utile.
– Il te faut collectionner un carnet d’adresses.
– Il faut « te la péter » sans en avoir l’air, croire à la flamme de ton génie comme s’il s’agissait de la lampe à pétrole d’Aladin qui fait apparaître des éléphants roses.
– Il faut bien cultiver en jardinier ton égo pour exister, y croire et conserver l’envie d’inventer. – Il faut que ton look colle au personnage : queue de cheval, barbe, chapeau (pas un chapeau de paille de jardinier)… mais pas trop de barbe si tu es une femme ! – Il faut faire des concours compétitions pour te situer derrière le maître artiste du village voisin… et sur son terrain. Les médailles de général russe obtenues te feront respecter, rassureront ta clientèle et apporteront une bonne cotation à ton travail.
– Adopte un nom d’artiste imagé, original, élégant, avec majuscule et noeud papillon : Dédé la frite, Momo la saumure, Lady chewing-gum…
*
Il faut, il faut, il faut…
*
Conclusion d’artiste :
Qu’il se batte en réponse de chiffonnier ou que blasé il laisse tomber les « il faut, il faut pas », qu’il fasse « les pieds au mur » par dérision ou qu’il dise « on se calme ; peut-être ; oui oui ; ou… rien du tout », il pense gaiement : « non, non et re non » sur son île cocotier. Il balaye peinard et expire souvent (pas toujours) les directives militaires, les très mauvais ou les judicieux conseils maternels qui ne savent pas établir des relations équilibrées. Il n’est pas plus intelligent que ça… mais balaye devant lui comme le fil qui veut couper le beurre mou et rance qu’il n’est pas… et tant pis pour le pain qui n’a pas le choix et s’en passera. La liberté dans l’autonomie et surtout la création dans la sérénité sont à ce prix.
Le métier de peintre est irrationnel : c’est 300 % de matière grasse commerciale en lubrifiant indispensable… et 1 % de création sucrée. Peut-on garder la ligne mannequin sexy magazine dans ces conditions ? Il faut prendre un bon agent commercial encouragé à réussir, quitte à ce qu’il laisse à l’artiste simplement 1/100 000 e de la valeur de l’œuvre (l’une des 4 versions de l’expressif cri d’Edvard Munch a été vendue 119,9 millions de dollars en mai 2012). Mais tous les artistes cherchent un vendeur phénomène qui pratique des tarifs notoriété-investissement qui font paillette à la télé.
Vous qui voulez acheter et encourager l’art à tarif humain, je vous salue !
« Le peintre, lâchez-lui les baskets » et portez donc des tongs en hiver quand les journées sont douces : le beau temps aura peut-être envie de flâner, des orteils jusqu’aux têtes.

L’idée que l’on se fait de l’artiste ! (les tongs existent en bleu) / ph N.L.
A l’image du slogan « Si vous voulez ma place, prenez mon handicap », « Si vous voulez ma place d’artiste, bienvenue, mais prenez aussi les inconvénients » !
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Forum peinture et autres arts / huile N. Le Clerc