Les techniques (article enfant n° 9)

Il vient un âge où les enfants posent des questions techniques précises sur le dessin et la peinture :

Comment fait-on les ombres ? Je voudrais apprendre à exprimer la profondeur !

Comment faire les proportions exactes ?

Je ne sais pas dessiner les mains !

Ils ne cherchent pas alors à exprimer une chose qui les a émus, ce qui ne s’apprend pas. Ils cherchent plutôt la beauté de la perfection technique.

Ils veulent apprendre le lavis, la perspective, mesurer et reproduire un objet, connaître les proportions et la mécanique du corps humain, faire un dégradé, savoir se servir d’un tire-ligne, dessiner les ombres, faire des grisés à la plume.

Les parents sont très en attente de cela, mais ces techniques sont peut-être moins importantes qu’il n’y paraît car les jeunes les apprendront rapidement plus tard s’ils en ont l’utilité.

 

Ainsi, on peut apprendre la perspective de notre époque et de notre continent. Mais elle peut s’imaginer autrement :

Certains personnages de l’antiquité romaine avaient une taille en fonction de l’importance qu’ils avaient dans la société.

La perspective chinoise était un dosage de réalisme et de symbolisme : chaque élément conduit à un autre élément. Un homme n’est pas plus grand qu’une montagne, mais il pourra être aussi grand qu’une maison dont la profondeur sera donnée par la direction de la fumée… 

 

Ainsi, la vérité a mille facettes.

« En art, il n’y a qu’une chose qui vaille, celle qu’on ne peut expliquer » – Georges Braque – (voir autres citations sur le Forum de ce site, à Citations).

 

Mais ce travail répond à des besoins actuels de l’enfant : précision, logique. Il représente aussi un changement d’activité. l’enfant fatigué de créer aime ce travail d’habileté manuelle qui fait parfois appel au raisonnement et à l’observation.

Il retournera peut-être par la suite à des recherches plus personnelles en utilisant ou pas les techniques apprises.

Un grand ennemi est la paresse. Mais cela peut signifier aussi économie de moyens. Ainsi, un scientifique disait : « Les mathématiques sont oeuvre de paresseux ».

Les gammes : couleurs des vagues de la mer ou formes géométriques colorées, lignes ou arabesques tracées au pinceau…

Elles répondent au besoin de changement d’activité, de repos et de travail moins personnel.

La gravure simple : carte à gratter…

Elle répond au besoin de précision des enfants attirés par les lignes, les oppositions de noir et blanc avec les grisés de grattage et les effets de matière par la profondeur du trait.

Les enfants n’ont pas l’idée du dessin préparatoire possible sur une carte. Ils aiment pourtant cela avant une peinture, quand ils ne sont plus tout petits. Ils s’obstinent alors à assurer par un dessin au crayon qui pourtant souvent paralyse le pinceau.

La gravure développe d’autres qualités. L’impossibilité de détailler libère souvent les grands d’un réalisme froid et habile. Ainsi, la netteté du trait gravé oblige à une interprétation.

Les sujets :

Figuratifs : bibliothèque d’images apportées par eux-mêmes ou par le professeur qui seront assemblées ou simplifiées. L’imaginaire ou les objets mémorisés pourront compléter le dessin.

Non figuratifs :

Jeux de lignes qui se rencontrent ou ne se rencontrent pas, qui changent de couleur et qui donnent à la fin des formes imprévues.

Formes géométriques à la règle ou à main levée etc…

Dessins humoristiques : nécessite une certaine maîtrise de soi et le sens des autres qui sont souvent moqueurs devant le résultat non conventionnel.

L’affiche : importance du schéma, de l’idée par l’atteinte de l’autre.

Permet, devant l’objectif souhaité, d’accepter de refaire un dessin plusieurs fois. Bien sûr, il ne faut pas en attendre trop mais la démarche est intéressante.

Les dessins collectifs :

Travail sur de grands formats, par groupes, successivement ou en même temps.

Pour que le résultat soit équilibré, le professeur est souvent obligé d’encadrer la composition en définissant les espaces et en questionnant sur le résultat recherché. Ceci est aux dépends de l’individualité de l’enfant mais l’attrait du travail en commun peut être intéressant.

Une bonne solution : un collage des dessins sur un support collectif.

Le travail final peut agrémenter une exposition par son format et son caractère collectif.

Si quelques règles peuvent être tirées de cet article suite au vécu avec Jacques et Catherine, il faudra peut-être demain les modifier pour Sylvie ou Claude.

 

D’après les écrits de F. Le Clerc

 
Peinture huile
Les techniques en équilibre (cherchez les symboles de gymnastes) / huile N. Le Clerc

 

 

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