Le passant et l’artiste

Pour se changer les idées de l’actualité au jus de Coronavirus…

Le passant, l’artiste, le temps :

Le passant veut du beau universel servi dans une belle vaisselle.
Il veut pour ses pages, sculptures ou toiles du magique qui vient des étoiles.

L’artiste entend cela et le cultive parfois en abusant, ou pas du tout par discrétion naturelle.
Il le prouve par ce qu’il crée à partir de ses idées mais aussi par la culture qu’il assimile.
C’est du travail, de la cohésion, de la reconnaissance aux humains du passé, de l’adaptation à une époque ou simplement une variante du travail d’un initiateur, si c’est honnête et créatif.

Le passant se pose des questions, il se demande si la création était fluide ou laborieuse, si cela a pris du temps. Ah, le temps !
Si l’œuvre a été faite rapidement, c’est la preuve d’un génie presque religieux.
Si beaucoup de temps a été nécessaire, cela pourrait motiver la valeur de l’œuvre, mais ce sera juste celle d’un travailleur tenace qui transpire de la peau comme du cerveau, pas d’un magicien.
L’artiste a ses moments de sensibilité créative… et les autres. Il est discipliné dans son emploi du temps et son travail, ou est désordonné instinctif.

Il ne réussit pas toujours et ne va intéresser que par le meilleur de ce qu’il fait. Mais ses travaux moyens lui ont été nécessaires. La vie est faite de travail, d’approximations, d’impasses. Ah, le temps !

L’artiste qui vend un peu passe l’essentiel de son énergie et de son temps à essayer de vendre. Souvent, on lui propose de dépenser trop pour se faire connaître, pour avoir la respectabilité qui rassure par les prix, pour avoir accès aux lieux de vente porteurs coûteux.
L’artiste passe l’essentiel de son temps à entretenir des relations avec des clients potentiels qui seront les ambassadeurs de ce qu’il fait, qui seront les médias d’influence par leurs réseaux.

Ses amis sont ses clients ou ses revendeurs dans la confusion des genres. Ah, le temps !

L’artiste ne fait pas d’objets utiles pour la vie quotidienne. Ce n’est pas mieux que d’offrir un bel outil qui simplifie la vie. C’est juste une communication bizarre.
Il doit faire croire doucement qu’il est admiré, aimé et reconnu par les trompettes de la renommée.
Il n’est ni un gourou, ni un ange, ni un élu. Il passe juste un peu de temps et d’attention à son travail après avoir cassé l’horloge qui, coquine et cassée, donne encore l’heure deux fois par jour au même moment.

Il n’est rien de plus.

N.L.

Portugal, photo N.L.
Portugal, photo N.L.

2 réflexions sur “Le passant et l’artiste”

  1. Le papyrus se repose au soleil et tend fièrement ses tiges.
    Il en oublie le temps où il servait de support à l’artiste…

    Le passant imagine l’artiste…
    juste derrière cette porte close
    ou le temps se repose.

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