Archive pour avril 2020
HISTOIRES SURPRENANTES n°6
Histoires Surprenantes n°6
15 € par album, sans frais de port à l’atelier
Frais de port fixe : 10 € par commande, pour 1 à 10 albums (600g par album)
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Tous les albums précédents sont dispo et peuvent être achetés ou consultés à l’atelier : 50 à 60 pages A4 / album
– 3 Albums jumelés en vers : Rêves et cris / Histoires au coin du feu ; Plaisirs des mots / Battements de vie ; Histoires en ressort / Les grands espaces.
– 1 album enfant (à leur lire ou leur faire lire).
– 6 albums : Histoires Surprenantes en 1 ou 2 pages par histoire.
TITRES du n°6 :
L’alouette, Fil de « faire », Jeter par les hublots, Titanic, Le père, Pressés, Toi qui es parti, Je signe d’un x, Bonjour, Fourmi, Chaud et entouré, Mademoiselle canon, La vérité, L’eau et l’air, Les poulets, Chauffer les fesses, Ça va chauffer, Bon, L’escargot, En miroir, Tentacules, La goutte d’eau et le vase, La confidente, Rats, L’hirondelle faignante, Rayonne, Le coureur de jupons, Les actes manqués, L’aspirateur, La poignée demain, Arrondi, La grenouille l’œuf le bœuf, Chauds les marrons, Sur des œufs, Désordre, L’acrobate des Carpates, La bûche, Au bois, Mensonges bienveillants, A petite échelle, Le congélateur de momies, De belles prédications, Le juste milieu, Après la pluie… et le Covid, Le passant l’artiste le temps, Doux confinement, La veillée, Fernand le bondissant, Les petits métiers, Gigoter, le décolleté, Le plus gros poulet, Remonter le temps.
THÈMES du n°6 :
Discrétion, Les pansements de la vie, S’améliorer, L’enfant à la vie brève, Le souvenir du père, Toujours plus de zapping, Le souvenir, Le condamné, Les voisins de palier, Notre devenir, Les liens du cœur, L’art de la drague, Les prédicateurs et le doute, Tu dois partir à la guerre, Chacun veut juger, Il fait chaud partout, Douter dans la tourmente, Paraître bon, Une promenade de vie, Le passant discret, La pieuvre mérite notre attention, L’aventurier naufragé, La confidente, Cyclone et reconstruction, Quitter le nid, L’enfant, Le gentil coureur de jupons, Le souvenir des actes manqués, L’exigence d’être aimé, Les poignées de main qui se perdent, Tout simplifier, Remettre au lendemain, Il fait chaud, Se lâcher ou pas, Les choses mal rangées de la vie, Réussir à vivre, Sans femme au coin du feu, En cohésion avec les arbres, Mensonges par amour, En discrétion, Un déroulé de vie, Une reconversion originale, Le milieu de choses, Après la pluie le beau temps, Le temps nécessaire pour faire, Bébé découvre le monde, Les histoires et les mots, Un handicap au jus de chatouille, des métiers cocasses pour demain, Se débattre dans la vie, Le bon qui se cache, A trop se faire remarquer, La construction de soi.
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Un peu d’actualité avec les 2 textes en gras. Le reste est intemporel.
Doux confinement
Doux confinement
Bébé ouvre les bras et les yeux. Tout est à découvrir dans ce nouveau monde.
Il voit des têtes d’œufs au dessus de lui et gazouille ses seuls mots de vocabulaire : « maman, papa, confiné, toussent aux abris ».
Mais il pense plus qu’il ne parle et se dit derrière ses yeux ronds émerveillés :
« Christophe Colomb n’a pas découvert grand-chose de mieux ».
Il se dit aussi :
« Plus de pollution : le virus invisible rend visible l’air de la ville devenu invisible ».
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Pendant que bébé pense, d’autres pansent à l’hôpital comme ils peuvent ses grands-parents qui aimeraient bien être bientôt au banquet des survivants.
Ils sont habillés de blanc. C’est fait exprès pour ressembler au garnissage moelleux de ouate du doudou.
D’autres également travaillent utilement.
D’autres vendent par internet du plastique coloré dérisoire au jus de pétrole.
Parfois, bébé perd son doudou. Il le cherche au doigt mouillé et se dit :
« Je pleure quand doudou est parti dans le lave-linge chaud et mouillé. Il joue au sous-marin ».
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Bébé aime ses parents protecteurs. Il a faim et veut nager dans le bonheur.
Alors, il se fabrique une idée magique aérienne de premier avril. Il s’imagine au volant d’un tapis volant entouré de poissons volants.
Dans son biberon de bébé confiné à la maison, il couine pour avoir sa dose de confinement de canard. Il doit ôter son masque « bec de canard » pour découvrir son joli minois sans bec de lièvre.
Puis il couine de nouveau pour avoir en dessert des fruits confits confinés sucrés.
Le trou du biberon n’aura qu’à s’adapter.
Bébé a la chance d’avoir une maison. Il devrait se la jouer discrètement.
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Une maladie nouvelle est partagée par tous et nous fait tousser sur la planète : un tremblement de terre viral.
Bébé se dit : « Bas les masques » !
« Je n’y comprends que pouic mais ça semble ne pas faire rire mes parents.
̶ Le crobe est-t-il une grosse bête qui va manger la petite ?
̶ Le crobe de nez est-t-il une bête qui veut vivre comme moi pour avoir plein de petits enfants comme j’en aurai plus tard ?
̶ En attendant, tout va bien pour moi tant qu’on me câline, qu’il ne fait pas froid et que j’ai les fesses propres. Ca gaze dans ma vie tant que j’ai le ventre plein et pas de gaz. »
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« Mon grand-père était appelé pour la guerre : dur.
Mes parents sont confinés dans le canapé avec moi dans les bras : dur ?
̶ Depuis qu’ils sont confinés, ils disent qu’ils ont mal à la tête, qu’ils ont attrapé la ménagite en faisant le ménage tout le temps. Je sais pas si c’est grave.
̶ Quand je suis né, mes parents ont fêté la bonne année en pensant fort au fruit de leur amour, sans penser que je deviendrai leur virus mimi d’amour.
Je sais pas trop ce que c’est, mais quand je serai grand et pour exister fort, j’aimerais devenir un crocrodile, ou un virus cocornavorus à cornes, gros comme un éléphant.
̶ Dehors, les passants sont-ils masqués comme des gangsters, ou comme des Zorro justiciers ? Sont-ils plus masqués que les virus qui avancent masqués ?
̶ Se tiennent-ils à bonne distance sociale mesurée au baffomètre pour ne pas être à portée de baffes ?
̶ Se lavent-ils les mains au lance-flammes, ou dans les charbons ardents de leurs peurs et de leurs cœurs en pleurs ?
̶ En attendant, je suis content dans mon couffin, car mes parents sont coufinés aussi ».
Nicolas Le Clerc
Intégré à l’album d’Histoires surprenantes n°6 en cours d’écriture.
Autres albums disponibles : Histoires surprenantes n°1 à 5 / Contes en vers n°1 à 3 / 1 Album pour enfants.
Le passant et l’artiste
Pour se changer les idées de l’actualité au jus de Coronavirus…
Le passant, l’artiste, le temps :
Le passant veut du beau universel servi dans une belle vaisselle.
Il veut pour ses pages, sculptures ou toiles du magique qui vient des étoiles.
L’artiste entend cela et le cultive parfois en abusant, ou pas du tout par discrétion naturelle.
Il le prouve par ce qu’il crée à partir de ses idées mais aussi par la culture qu’il assimile.
C’est du travail, de la cohésion, de la reconnaissance aux humains du passé, de l’adaptation à une époque ou simplement une variante du travail d’un initiateur, si c’est honnête et créatif.
Le passant se pose des questions, il se demande si la création était fluide ou laborieuse, si cela a pris du temps. Ah, le temps !
Si l’œuvre a été faite rapidement, c’est la preuve d’un génie presque religieux.
Si beaucoup de temps a été nécessaire, cela pourrait motiver la valeur de l’œuvre, mais ce sera juste celle d’un travailleur tenace qui transpire de la peau comme du cerveau, pas d’un magicien.
L’artiste a ses moments de sensibilité créative… et les autres. Il est discipliné dans son emploi du temps et son travail, ou est désordonné instinctif.
Il ne réussit pas toujours et ne va intéresser que par le meilleur de ce qu’il fait. Mais ses travaux moyens lui ont été nécessaires. La vie est faite de travail, d’approximations, d’impasses. Ah, le temps !
L’artiste qui vend un peu passe l’essentiel de son énergie et de son temps à essayer de vendre. Souvent, on lui propose de dépenser trop pour se faire connaître, pour avoir la respectabilité qui rassure par les prix, pour avoir accès aux lieux de vente porteurs coûteux.
L’artiste passe l’essentiel de son temps à entretenir des relations avec des clients potentiels qui seront les ambassadeurs de ce qu’il fait, qui seront les médias d’influence par leurs réseaux.
Ses amis sont ses clients ou ses revendeurs dans la confusion des genres. Ah, le temps !
L’artiste ne fait pas d’objets utiles pour la vie quotidienne. Ce n’est pas mieux que d’offrir un bel outil qui simplifie la vie. C’est juste une communication bizarre.
Il doit faire croire doucement qu’il est admiré, aimé et reconnu par les trompettes de la renommée.
Il n’est ni un gourou, ni un ange, ni un élu. Il passe juste un peu de temps et d’attention à son travail après avoir cassé l’horloge qui, coquine et cassée, donne encore l’heure deux fois par jour au même moment.
Il n’est rien de plus.
N.L.