Ecriture : la fable

– Définition :

Une fable, appelé aussi apologue, est une courte fiction, un conte en vers ou en prose qui donne de façon plaisante une leçon de vie, de prudence. Elle se caractérise par la mise en scène d’animaux le plus souvent, d’êtres humains ou d’autres entités.
C’est en faisant agir les animaux que la fable se distingue des genres similaires, l’allégorie et le conte.

Une morale est souvent exprimée ou implicite.

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Les fables se retrouvent dans bien des cultures. Elles ont été souvent transformées par le narrateur, le philosophe, le poète ou le conteur au fil des siècles.

– Un exemple : Le corbeau et le renard

Le corbeau et le renard apparaît chez Ésope (poète Grec du VIe siècle av. J.C.) à qui on attribue la fable comme genre littéraire. Il a été repris par Phèdre (premier siècle ap. J.C.).

C’est l’une des quelques 414 fables en vers de La Fontaine… et pas la moins célèbre.

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– Texte d’Ésope en Grec ancien :

Esope : Renard et Corbeau
Esope : Renard et Corbeau

– Traduction de Daniel Loayza (Ésope, fables – Flammarion) :

Traduction avec libertés, mais destinée à en faciliter la lecture en Grec, donc un peu lourde par l’exactitude.

Un corbeau avait enlevé un morceau de viande, puis s’était perché sur un arbre.

Un renard l’aperçut.

Voulant s’emparer de sa viande, il vint se tenir devant lui et entreprit de louer sa belle taille et sa prestance ; en outre, nul autre oiseau ne méritait plus que lui la royauté, qu’il aurait sans doute obtenue, pour peu qu’il eût de la voix !

Le corbeau, pour lui prouver qu’il en avait bien, laissa tomber la viande et croassa de toutes ses forces. Alors le renard se précipita et, saisissant la viande : « O corbeau », déclara-t-il, « si tu avais aussi de la cervelle, il ne te manquerait rien pour régner sur tous les animaux ! »

Cette fable s’applique aux imbéciles.

– Fable de La Fontaine réécrite… et en vers :

Maître Corbeau, sur un arbre perché,

Tenoit en son bec un fromage.

Maître Renard, par l’odeur alléché,

Lui tint à peu près ce langage :

 » Hé ! bonjour, monsieur du Corbeau.

Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !

Sans mentir, si votre ramage

Se rapporte à votre plumage,

Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »

A ces mots, le Corbeau ne se sent pas de joie ;

Et pour montrer sa belle voix,

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,

Apprenez que tout flatteur

Vit aux dépens de celui qui l’écoute :

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

Le Corbeau, honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendroit plus.

– Détournement : (d’autres versions existent, notamment argotiques…)

Le corbeau sur un arbre perché

Ne foutait rien de la journée.

Le lapin voyant le corbeau
L’interpella et lui dit aussitôt:
Moi aussi, comme toi, puis je m’asseoir…
Et ne rien foutre du matin jusqu’au soir ?
Le corbeau lui répondit de sa branche :
Bien sûr, ami à la queue blanche,
Dans l’herbe verte tu peux te coucher
Et ainsi de la vie profiter.
Blanc lapin s’assit alors par terre,
Et sous l’arbre resta à ne rien faire,
Tant et si bien qu’un renard affamé,
Voyant ainsi le lapin somnoler,
S’approcha du rongeur en silence,
Et d’une bouchée en fit sa pitance

Moralité :
Pour rester assis à ne rien branler
Il vaut mieux être très haut placé…

(Si vous êtes « haut placé », un peu d’humour, merci !)

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