Présentation des écrits sur l’onglet Ecrits

 © Le charmeur

(Album Histoires surprenantes n°1

Ecoutez ci dessous la voix de l’auteur :

 

*

– Un passant pas pressé s’arrête de passer et s’empresse de questionner : 

Bonjour monsieur Charmeur, que faites-vous avec ce sac ?

Que faites-vous de ce pas en zigzag qui serpente ? Le chemin est pourtant droit à perte de vue. Si vous avez perdu la vue, je peux vous aider à traverser comme le ferait une canne blanche.

 

 – Le charmeur lui répond :

Merci monsieur le passant mais tout va bien. Je m’entraîne en serpentant car je suis charmeur de serpent : c’est mon métier !

 

C’est intéressant. Et comment faites-vous ?

 

C’est simple, j’ai dans mon sac une flûte et un serpent à sonnette bien au chaud pour ne pas qu’il grelotte de la sonnette. Je joue et il se balance doucement en levant la tête.

Il entend très peu les sons, mais ça lui plait et c’est comme çà !

 

 – Le passant :

C’est facile, vous pouvez faire les fausses notes que vous voulez car il entend peu.

 

Non, non, je dois faire attention car les passants qui s’arrêtent nous écoutent aussi, et ils aiment la belle musique.

De plus, le serpent pourrait fuir. Contrairement au passant, Il a le sang froid, mais comme lui, il sait aussi choisir le bon moment pour partir. Je dois donc le surveiller.

 

– Le passant :

Qu’est-ce que vous me chantez ? Un serpent ne peut pas fuir. Ce n’est pas une passoire.

 

Ah mais si, enfin pas le soir, mais quand vient la nuit et que tous les serpents sont gris, il peut fuir dans l’obscurité.

Et ce n’est pas tout, je dois boucher les trous de la flûte pour qu’elle ne puisse fuir. Une bonne flûte de charmeur a onze trous… et je n’ai que dix doigts. Quand elle fuit de l’air par le dernier trou, je dois vite changer mes doigts de place… et il faut jouer juste pour plaire aux passants. C’est difficile.

 

– Le passant :

Vous devez être fatigué après une heure de concert. Le serpent peut alors vous mordre.

 

Oh vous savez, le serpent n’entend pas la musique. Il ne peut donc pas entendre la musique qu’il n’y a plus.

 

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Texte N. Le Clerc

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