J’ai toujours préféré le livre à la vie. A cinq ans, j’avais beaucoup de petits amis, nous jouions sur la place. A six ans, j’ai su lire et j’ai cessé très vite de courir et de sauter, je suis devenu un assis. Mes parents étaient ravis : cet enfant deviendra quelqu’un...
Extrait de "Vie d'un païen", de Jacques PERRY
Ce qui comptait, c'était le dialogue de mon corps avec le livre. Un texte admirable effaçait l'engourdissement d'un bras, un passage médiocre alourdissait ma tête... Souvent, je continuais à lire machinalement et je m'apercevais que je n'avais rien retenu. J'étais à... (ailleurs).
Je peux diviser mon enfance en deux périodes, une première purement musicale où je n'avais que faire du sens des mots et une seconde cataclysmique au cours de laquelle le sens se rua dans les formes vides, leur retira leur beauté gratuite et les alourdit.
Extraits de "Le ravenala ou l'arbre du voyageur", de Jacques PERRY
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